« Femme, Vie, Liberté. » Le slogan résonne dans les rues iraniennes depuis la mort, en septembre dernier, de Mahsa Amini, tuée lors d’une garde à vue pour un voile « mal porté ». Le peuple manifeste pour crier sa colère, et la révolte contre le régime nourrit aussi les romans, du moins ceux qui échappent à la censure. Aujourd’hui, aux avant-postes de la littérature iranienne, et alors même que les mollahs voudraient les museler, on trouve surtout des femmes. Parmi ces autrices, Nasim Marashi, née à Téhéran, en 1984, très investie dans les manifestations de 2009 contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Paru cette année en France, son premier roman L’automne est la dernière saison (traduit du persan par Christophe Balaÿ, éd. Zulma), entrelace les voix de trois femmes, Leyla, Shabaneh et Rodja, et fait entendre leurs désirs et leurs frustrations, mais aussi la tentation de l’exil. Un thème qui constitue le cœur de La Frontière des oubliés (traduit du persan par Sabrina Nouri, Gallimard, 2023), d’Aliyeh Ataei, écrivaine irano-afghane. Dans une suite de récits, elle raconte les existences d’hommes et de femmes réfugiés dans une région entre l’Iran et l’Afghanistan. Nous sommes heureux de pouvoir les réunir pour un dialogue.
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Accès
Salle Boris Vian située dans la Grande Halle de La Villette (nef Nord)
Métro : ligne 5, Porte de Pantin
En voiture : 211, avenue Jean Jaurès, 75019 Paris