À 69 ans, il pourrait avoir tous les attributs du briscard de la BD, sûr de lui et de son succès. Gonflé de l’importance de deux diptyques qui ont marqué les bédéphiles à la fin des années 1990 et au début des années 2000 : Le Sursis et Le Vol du corbeau (éd. Dupuis). Jean-Pierre Gibrat semble pourtant d’une simplicité franche, d’une modestie inquiète, volontiers gouailleuse. C’est toujours l’humain qui le titille, l’envie de réparer l’injustice et de mettre l’histoire en lumière, à sa manière, avec des cases et des phylactères. En racontant, depuis 2008, celle de Mattéo – six tomes au compteur (éd. Futuropolis) –, « un môme de pacifistes élevé dans l’anarchie, qui se bat dans tous les conflits », il a cherché à « rendre hommage aux cocus de la première partie du XXᵉ siècle, qui ont cru à des illusions politiques et se sont fait rouler ». Ce « pessimiste sifflotant », comme il aime à se qualifier, caresse désormais l’idée de coucher sur le papier ses Mémoires. Mais à sa façon, qu’on imagine impertinente et enlevée.
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Accès
Little Villette : entrée libre, sans inscription
Métro : ligne 5, Porte de Pantin
En voiture : 211, avenue Jean Jaurès, 75019 Paris