Voici vingt ans, très précisément, que nous la lisons : en 2003, Lola Lafon faisait paraître Une fièvre impossible à négocier (éd. Flammarion), son tout premier roman. Auparavant, c’était sur scène que, chanteuse « folk-rock-électro balkanique », présence ardente et engagée, elle donnait de la voix. Cette voix qu’à présent elle pose sur le papier, élaborant patiemment une œuvre sans faux pas, ferme, précise et nuancée, composée d’ouvrages beaux et entêtants : De ça je me console, Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce (éd. Flammarion, 2007 et 2011), La Petite Communiste qui ne souriait jamais (éd.Actes Sud, 2014) qui la révèle à un large public, puis Mercy, Mary, Patty et Chavirer (éd. Actes Sud, 2017 et 2020) – qui achèvent d’installer Lola Lafon au tout premier plan du paysage littéraire d’aujourd’hui. À l’automne dernier, ce fut l’inoubliable Quand tu écouteras cette chanson (éd. Stock), non pas une fiction cette fois, mais un admirable récit centré sur le destin et les écrits d’Anne Franck, intensément méditatif et mêlé d’autobiographie familiale.